Avec notre envoyé spécial à Boston, Karim Lebhour
De nombreux soldats et des hommes des agences fédérales sont arrivés dans la nuit à Boston. Des soldats de la garde nationale ont également été mobilisés.
Ce mardi matin, le centre-ville de Boston est toujours paralysé. Le périmètre autour des explosions a été bloqué et est quadrillé par le FBI, notamment, qui mène toujours l’enquête à Copley square, sur la ligne d’arrivée, là où se trouvent les résidus des deux engins explosifs qui ont endeuillé ce marathon.
Evidemment, c’est toujours l’incrédulité pour les habitants de Boston. Le marathon est une épreuve extrêmement populaire. Beaucoup de marathoniens ont d’ailleurs commencé à quitter la ville. Certains ont pu terminer le marathon. D’autres n’ont pas pu arriver au bout, parce qu’ils étaient encore en course au moment des explosions.
Pas de revendication pour l'heure
Pour l’instant, les indices dont disposent les autorités américaines sont encore très ténus. Il n’y a toujours pas eu d’arrestation. Toujours pas de revendication, non plus.
Ce que l’on sait, c’est qu'un raid a été mené dans la banlieue de Boston, dans la ville de Revere, afin d'interroger au moins une personne, qui n’a pas été arrêtée. Les policiers n’ont fait aucun commentaire après l’intervention.
On ne sait pas non plus quel a été le mode opératoire. Les médias américains évoquent des explosifs placés dans des sacs à dos, ou dans des poubelles derrière la foule, à l’arrivée du marathon, ce qui n’a pas été confirmé.
Aucune certitude non plus sur le nombre d’engins explosifs dissimulés dans la ville de Boston. On sait que deux ont explosé et qu’au moins deux autres non. Certains médias américains parlent de cinq engins explosifs qui n’auraient pas explosé. Mais là encore, les autorités américaines restent silencieuses.
Extrémistes américains ou islamistes
Deux pistes sont évoquées. La première conclut à du terrorisme intérieur, avec des activistes anti-gouvernementaux qui auraient voulu frapper Boston le jour du « Patriot's Day ». Des activistes extrémistes américains qui étaient très actifs ces derniers mois, en raison du débat sur les armes aux Etats-Unis.
La date du « Patriot’s Day » correspond d’ailleurs à plusieurs attaques sanglantes sur le territoire américain. Cette célébration des premières batailles pour l’indépendance, qui a lieu le troisième lundi du mois d’avril, est symbolique pour les opposants au fédéralisme. La tuerie du ranch de Waco, l’attentat d’Oklahoma City - comme la fusillade de Columbine - se sont notamment déroulés lors de la semaine du « Patriot’s day ».
Deuxième piste, évidemment : celle du terrorisme international. Deux explosions très rapprochées, des pics d’acier retrouvés dans ces explosifs, une signature possible d’al-Qaïda. Mais pour l’instant, les autorités américaines ignorent totalement qui est derrière ces attentats de Boston.