L'ONU adopte le premier traité sur le commerce des armes conventionnelles

L'ONU veut moraliser le marché des armes conventionnelles, c’est-à-dire les armes qui ne sont ni chimiques, ni nucléaires. Ce marché représente 80 milliards de dollars par an. Ce mardi 2 avril, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, à une large majorité, le premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles. Son principe : chaque pays doit s'assurer que les armes vendues ne risquent pas d'être utilisées pour détourner un embargo international ou à des fin terroristes.

Avec notre correspondante à New York, Elisabeth Guedel

Le traité n’avait pas pu être adapté au consensus général des 193 pays membres de l’ONU, la semaine dernière. Trois pays avaient bloqué : l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Ces trois pays ont voté contre le texte à l’Assemblée générale mais ils n’ont pas réussi à dissuader la très grande majorité des nations : 154 ont voté pour, 23 se sont abstenues, dont la Russie, la Chine et l’Inde.

Un vote sans ambiguïté, selon Louis Belanger, l’un des porte-parole de l’Oxfam, une coalition d’ONG qui plaide depuis dix ans pour l’encadrement des ventes d’armes dans le monde : « On n’a pas de traité en ce moment, dit-il. On n’a pas de loi internationale qui réglemente le commerce des armes alors que l’on a des règles sur les voitures, sur les vêtements… On a aucune règle internationale sur les armes, les munitions et aujourd’hui c’est passé. Ça lance un message fort aux dictatures et aux gens qui utilisent les armes pour brimer les droits de l’homme. Pour nous, c’est une grande victoire et, comme vous l’avez vu aujourd’hui, 154 gouvernements sont pour, on ne peut pas envoyer un message plus fort que cela ».

Le texte doit à présent être signé et ratifié par chacun des pays. Il entrera en vigueur à la 50e ratification, ce qui pourrait prendre encore plusieurs années.

 

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