Si aucun accord de dernière minute, n’est trouvé entre républicains et démocrates, la plupart des lignes budgétaires fédérales seront rabotées. Dans un premier temps, le budget fédéral serait amputé de 85 milliards de dollars jusqu’à fin septembre, avant d’être sabré de 109 milliards par an pendant les dix prochaines années.
Ces réductions de crédit doivent principalement toucher les budgets de la Défense et les programmes sociaux, mais pas exclusivement. Cette cure d’austérité va en effet avoir de lourdes conséquences sur toute l’économie du pays, déjà fort fragile, et sur la vie des Américains. Le président Barack Obama a ainsi estimé à 0,6% de croissance, au moins, le coût de ces coupes automatiques.
Un choc pour l’économie américaine
Depuis plusieurs jours, l'administration démocrate dresse la liste des conséquences, parfois bien concrètes, de cette cure d'austérité forcée. Des milliers de fonctionnaires vont être au chômage technique, des millions de dollars de commandes aux sous-traitants gelés. Sans compter les retards dans les transports aériens ou bien la sécurité des frontières compromise.
En prévision de ces coupes budgétaires, l’agence américaine de l’Immigration et des Douanes a même laissé sortir de prison des centaines de détenus sans papiers cette semaine. C’est dans ce contexte que le nouveau secrétaire au Trésor, Jack Lew, prend officiellement ses fonctions, pour succéder à Tim Geithner. Ce haut fonctionnaire, qui a fait des questions budgétaires sa spécialité, devra négocier finement entre démocrates et républicains.
L’expertise de Jack Lew
Car depuis près de deux ans, toute ébauche de compromis sur la réduction des déficits bute sur l'opposition entre les deux partis. Les démocrates, majoritaires au Sénat, réclament une hausse des impôts et les républicains, qui dominent la Chambre des représentants, voudraient privilégier les coupes dans les budgets sociaux, chers aux démocrates.
L’expertise du secrétaire au Trésor Jack Lew va donc être très utile à la Maison Blanche pour négocier un compromis de dernière minute. En cas d’accord, reste à savoir s'il ne servira qu’à reculer l’échéance ou s’il apportera une réponse durable.
Au-delà de ce nouveau psychodrame politique, c'est la capacité même des Etats-Unis à réduire leur dette qui suscite des doutes.
Comment remettre les finances publiques sur le chemin de l’équilibre, alors que la dette de l’Etat fédéral a représenté 111,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2012, et que ce ratio devrait s'élever à 114,0% en 2017 ?