De notre envoyé spécial
Ils étaient 200 000 en 1980. Aujourd’hui, les Etats-Unis comptent 1,5 million d’immigrés africains. Ils ne représentent certes que 4% de la population immigrée totale au pays de l’Oncle Sam, mais c’est néanmoins la population immigrée qui augmente le plus. La moitié des Africains résidant actuellement aux Etats-Unis ont en effet posé leurs valises après le passage à l’an 2000.
Les principaux pays d’origine sont le Nigeria, l’Ethiopie, l’Egypte, le Ghana et le Kenya, devant le Burundi, l’Erythrée et la Sierra Leone. Ils privilégient New York, la Californie, le Texas et le Maryland, on les retrouve aussi au New Jersey, en Géorgie, au Massachussetts, en Virginie et au Minnesota.
De nombreuses stars africaines ont élu domicile aux Etats-Unis : le chanteur camerounais Akon, la Béninoise Angélique Kidjo, (elle avait chanté pour Barack Obama lors de sa prestation de serment) et le romancier Alain Mabanckou, lauréat du Prix Renaudot en 2006.
Selon une étude du Migration Policy Institute, un think tank basé à Washington, parmi les immigrés africains qui ont acquis un statut légal en 2010, la moitié est venue aux Etats-Unis pour des raisons familiales, un cinquième est réfugié ou demandeur d’asile, 5% ont été mutés ou avaient des promesses d’embauche avant leur arrivée. Enfin un quart a bénéficié du programme Visa Diversity Program : une loterie dont les gagnants ne sont pas choisis tout à fait au hasard puisque le programme vise à accorder un statut légal, la fameuse Green Card, à des ressortissants issus de pays faiblement représentés aux Etats-Unis. Il faut aussi compter les clandestins, et ceux, ils sont nombreux, dont la situation a été régularisée grâce à un mariage blanc, également appelé « green card wedding ».
Les Africains sont les plus pauvres des immigrés aux Etats-Unis
Les Africains se distinguent aussi des autres immigrés car ils sont les plus diplômés. En 2009, 40% des Africains âgés de 25 ans et plus avaient un diplôme équivalent à Bac+2, contre 26% pour les autres groupes d’immigrés, et 28% pour les Afro-Américains. Leurs diplômes en revanche ont peu d’impact sur leurs fiches de paie, au contraire, puisque les immigrés africains sont les moins bien payés.
L’écart de salaire entre les Afro-Américains et les Blancs non hispaniques américains s’élève à 19%, il est de 40% avec les immigrés africains. Un cinquième vit en deçà du seuil de pauvreté, contre 17% pour les immigrés des autres continents et 13% pour les Afro-Américains. Les plus pauvres sont les Guinéens, les Soudanais et les Somaliens.
Des études démontrent que les disparités sont liées aux problèmes posés par la langue et l’accent américain. L’écart des salaires est également lié à la faible reconnaissance de leurs diplômes aux Etats-Unis. Enfin, selon les chercheurs, il est indéniable que les difficultés des immigrés africains sur le marché du travail américain sont liées à la couleur de leur peau.