Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Arthur Ochs Sulzberger avait 37 ans quand en 1963, il a pris les rênes du journal acheté par son grand-père en 1896. Il allait en faire l’un des quotidiens les plus influents d’Amérique, sinon du monde. Les 31 prix Pulitzer remportés par sa rédaction en 30 ans témoignent de son succés de directeur de la publication.
Il n’était pas journaliste, mais il était un avocat fervent de la liberté de la presse. Et il allait le prouver en 1971, en publiant, les fameux documents secrets du Pentagone qui révélaient que le gouvernement américain avait menti sur la situation réelle au Vietnam.
Le président Nixon avait essayé d’en interrompre la publication. Sulzberger, un ancien marine, n’avait pas hésité à affronter la Maison Blanche, et la Cour suprême lui avait donné raison. Ce fut l’un des grands moments de sa carrière à laquelle il avait mis fin en 1997. Il passe ensuite la main à son fils, mais continue jusqu’en 2002 à siéger au conseil d’administration du journal qu’il avait modernisé, introduisant la couleur, et des suppléments populaires sur les sciences, les arts ou la gastronomie .