Feu vert de la Cour européenne des droits de l'homme à l'extradition de l'islamiste Abou Hamza

L’ancien imam radical Abou Hamza, ainsi que quatre autres terroristes présumés, peuvent être extradés du Royaume-Uni vers les Etats-Unis. La Cour européenne de Strasbourg a rejeté définitivement leurs appels, estimant qu’il n’y aurait aucune violation de la Convention des droits de l’homme si ces hommes étaient détenus dans une prison de haute sécurité aux Etats-Unis.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Abou Hamza est le plus notoire de ces détenus. Borgne et portant un crochet à la place de la main droite, l’imam radical est soupçonné depuis de nombreuses années de liens avec al-Qaïda.

Après avoir prêché durant de nombreuses années à la mosquée londonienne de Finsbury Park, il été condamné en 2006 à sept ans de prison pour incitation au meurtre et à la haine raciale. Washington réclame son extradition afin de le juger pour prise d’otages au Yémen en 1998, complot en vue de la création d’un camp d’entraînement terroriste dans l’Oregon, aux Etats-Unis, et soutien à des actes terroristes en Afghanistan.

Le jugement de la Cour européenne a été accueilli avec soulagement, à la fois au sein du gouvernement britannique mais aussi aux Etats-Unis, dont le système judiciaire était directement mis en cause par l’appel des six suspects.

A Londres, la ministre de l'Intérieur Theresa May s’est tout de suite félicitée de la décision de la Cour de Strasbourg et s’est dite déterminée à remettre « au plus vite ces individus aux autorités américaines ». Une extradition qui devrait quand même prendre quelques semaines, le temps de prendre les dispositions nécessaires. Mais pour Londres et Washington, cette décision en leur faveur est une victoire politique et légale très importante après une bataille juridique de huit ans.

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