Avec notre correspondante à Bogota, Zoe Beri
Avait-elle repris du service, ou ses anciens ennemis voulaient-ils se venger? La police colombienne planche sur cette énigme. Griselda Blanco, 70 ans, est morte, comme au bon vieux temps des grands cartels, abattue de deux balles dans la tête par deux tueurs à gage en moto, dans la capitale de son ancien empire, Medellin.
Les Colombiens savaient peu de choses de la vieille dame, pourtant ancienne légende de la coke. C’est elle qui aurait ouvert la route de la poudre vers la Floride, grâce à son premier mari, passeur de clandestins latino-américains. Suivront deux autres époux dont un qu’elle aurait tué de ses propres mains, parce qu’il lui volait une partie de ses recettes.
Griselda, fan du film Le Parrain de Francis Ford Coppola, avait appelé un de ses fils Michael Corleone. Elle aimait les diamants, un luxe dont elle a dû se passer durant les 20 années de peine de prison qu’elle a purgé aux Etats-Unis, avant d’être renvoyée en Colombie en 2004. La «veuve noire» était aussi connue pour sa cruauté : les autorités lui attribuent quelque 250 meurtres. Mais plus personne ne suivait ses mouvements, excepté les assassins qui la guettait, à la sortie d’une boucherie ce lundi 3 septembre 2012.