A la Une : Paul Ryan, un homme normal ?

La convention républicaine occupe la Une des journaux aux Etats-Unis, qui reviennent sur le discours prononcé mercredi soir 29 août 2012, par Paul Ryan, candidat à la vice-présidence.

Sur le fond, le Washington Post n'est pas tendre avec le colistier de Mitt Romney : « Paul Ryan raconte son histoire mais oublie d'évoquer ses manquements » titre le quotidien. « Mercredi soir, Ryan a commencé son discours en répétant les arguments de vente qu'il a défendus pendant toute sa carrière politique. L'élu du Wisconsin a adopté le profil de l'homme normal et a minimisé sa réputation de cerveau du parti républicain » écrit le journaliste du Washington Post. Et il explique : « Depuis que Paul Ryan a été choisi comme colistier, personne n'entend plus parler du président du Comité du budget à la chambre, qui voulait se débarrasser de l'assurance maladie et qui jonglait habilement avec des milliards de dollars. A la place, Ryan se présente simplement comme un homme qui aime le football, qui chasse le chevreuil et va à la pêche. Le plus grand chiffre qu'il a cité lors de son discours est 67 : le nombre de ses cousins ». 

Le Washington Post souligne que les idées de Paul Ryan n'ont pas encore convaincu le parti républicain et encore moins la nation américaine, mais que l'homme est populaire et qu'il joue habilement avec son image. Interrogée sur les propositions budgétaires du candidat à la vice-présidence, l'une des participantes à la convention avoue son ignorance et élude finalement la question en déclarant « les gens votent pour un homme, pas pour un  budget ». Sur la forme, cependant, le Washington Post accorde une bonne note à Paul Ryan : « Il a marqué des points avec ses attaques contre l'administration Obama, et a été éloquent pour évoquer sa relation avec Mitt Romney » écrit le journaliste. Et il ajoute : « le discours de Paul Ryan était le mieux écrit de tous ceux entendus jusqu'à présent à la convention républicaine. Et il a été très bien dit ».

100 000 ballons dans le ciel républicain

USA Today, quotidien populaire américain, revient pour sa part sur les hommes de l'ombre de la convention républicaine. « Derrière la scène que des millions d'Américains observent à travers le petit écran, derrière les grands noms de la politique qui se succèdent au micro, les coulisses regorgent d'hommes indispensables au bon déroulement de la convention » écrit USA Today qui dresse notamment le portrait de Treib Heining, en charge des ballons pour les conventions républicaines depuis 1988. « Il n'y a rien de plus spectaculaire qu'un lâcher de ballons bien exécuté » assure Treib qui garde en mémoire la convention démocrate qui devait introniser John Kerry en 2004, quand les ballons ne s’étaient pas envolés au bon moment. « Bien sûr que j’y pense, le moment où les ballons doivent partir est un instant clé, à ne pas rater » confie t il au quotidien. Cent mille ballons de baudruche et 250 kg de confettis vont pleuvoir ce jeudi soir sur la convention.

La vétérante des ouragans

Aux Etats-Unis toujours, l'ouragan Isaac continue de faire parler de lui. Les digues de la Nouvelle-Orléans qui avaient cédées au passage de Katrina il y a sept ans ont, cette fois, tenu. Mais les habitants de la ville restent traumatisés par l'événement et le passage d'Isaac a éveillé de biens mauvais souvenirs.

Le Los Angeles Times a rencontré une vieille dame de la Nouvelle-Orléans, présentée comme une « vétérante des ouragans ». « Betsy en 1965, Camille en 1969 et Katrina en 2005. Neo Rambo se souvient des ouragans de la même manière que les gens se rappellent de la date anniversaire de leurs enfants » écrit la journaliste. Neo Rambo est habituée à quitter précipitamment sa maison à l'approche des ouragans. « Auparavant, ces évacuations avaient un petit goût de vacances » déclare la vieille dame dans les colonnes du journal, « mais depuis Katrina, je ne prends plus cela à la légère. Ce n'est plus drôle du tout ».

« La paix, ce n’est pas seulement la fin du conflit armé »

En Colombie, la presse revient sur la reprise des discussions entre le gouvernement et la guérilla des FARC, annoncée en début de semaine par le président Santos. « A la recherche de la paix » titre l'éditorialiste d'El Espectador. « La paix a ses détracteurs, écrit la journaliste, mais la population colombienne dans son ensemble voit d'un bon œil la nouvelle initiative du gouvernement pour renouer le dialogue avec la guérilla ». Mais elle ajoute : « nous espérons tous que le processus aboutira à la paix. Mais la paix, ce n'est pas seulement la fin d'un conflit armé. Il est essentiel de lutter aussi contre la pauvreté. L'Etat doit apporter aux populations un minimum de services sociaux et plus de justice. La paix, c'est avant tout le bien-être social ».

Chavez menacé par des catastrophes en série ?

Le Miami Herald consacre un article aux conséquences politiques des calamités endurées récemment par le Venezuela avec, comme dernier épisode en date, le gigantesque incendie qui a pris dans la plus grande raffinerie du pays. « En moins de deux semaines, le président Hugo Chavez a dû affronter une mutinerie sanglante dans une prison, l'écroulement d'un pont, des inondations et l'incendie désastreux de la raffinerie qui a tué 41 personnes. Cette avalanche de mauvaises nouvelles affecterait n'importe quel leader, mais Hugo Chavez remet en jeu son mandat le 7 octobre et cette série de catastrophes pourrait peser dans les urnes » écrit le journaliste qui cite un politologue : « Le gouvernement a échoué dans la gestion des événements. Et cela affecte l'image du président ». Un habitant de Caracas interrogé par le Miami Herald évoque le cancer qui affecte le président vénézuélien : « Sa maladie l'a affecté, il n'est plus le leader que l'on connaissait. Et c'est pour cela que tant de choses s'effondrent dans le pays ».

Partager :