Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
À en juger par la photo diffusée sur toutes les chaînes, James Holmes a l’air plutôt sympathique avec son gentil sourire. Il a 24 ans.
C’est, de l’avis de tous ses professeurs, un étudiant brillant : il avait reçu une licence en biologie avec mention en Californie, et il étudiait au Colorado pour obtenir un doctorat en neurosciences, mais il avait quitté l’université le mois dernier.
De l’avis de ceux qui le connaissait, c’était un garçon timide qui vivait assez replié sur lui-même. La minutie avec laquelle il a préparé son attaque est une preuve de son intelligence, malheureusement utilisée à mauvais escient.
Il avait piégé son appartement avant de partir pour le cinéma et avait installé un système qui lui avait permis de faire démarrer à distance une musique techno extrêmement forte de façon à alerter la police. Il espérait que lorsque les policiers se rendraient chez lui, l’explosion qui s’ensuivrait mobiliserait toute la police de la ville, lui permettant ainsi de pouvoir attaquer le cinéma en toute tranquillité.
Il avait également bien prévu sa fuite, en garant sa voiture près de la sortie de secours du cinéma. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme il l’avait imaginé.
Des artificiers ont travaillé toute la journée de vendredi à essayer de désamorcer à distance les engins explosifs. Ils doivent envoyer ce samedi un robot pour faire le travail, avec les pompiers à proximité pour éteindre le feu en cas d’explosion. Tout le quartier a été évacué.
Quant aux motivations de James Holmes, on les ignore pour le moment. Peu après son arrestation, il avait été assez disert, mais très rapidement il s’est tu, a refusé de coopérer, et a demandé un avocat. Une raison possible : sa frustration, en dépit de tous ses diplômes, à pouvoir trouver un emploi. Le seul job qu’il avait obtenu avait été chez McDonalds.