De notre correspondant à Quito, Eric Samson
Réfugié à l'ambassade équatorienne de Londres, Julian Assange a demandé l’asile politique aux autorités de Quito.
C’était en avril dernier à la télévision russe. Le président équatorien, Rafael Correa, avait accepté d’être interrogé par Julian Assange, à l’époque, interdit de quitter son domicile londonien. Correa lui avait lancé un petit « bienvenu au club des persécutés » qui n’était pas passé inaperçu.
A plusieurs reprises, le chef d’Etat équatorien s’est solidarisé avec Assange qu’il considère victime d’une campagne de lynchage par les médias. Rafael Correa oppose le travail de WikiLeaks à celui de la presse privée équatorienne qu’il accuse publiquement d’être « médiocre » et « corrompue », au point d’interdire à ses ministres de lui donner des interviews.
Il faut dire que la divulgation des câbles secrets de la diplomatie américaine par WikiLeaks a été une véritable aubaine pour la machine médiatique des autorités. Les médias publics et gouvernementaux n’ont pas manqué d’exploiter les documents qui mentionnaient des opposants au régime, ex-présidents, politiques ou journalistes.
En 2010, un vice-ministre des Affaires étrangères, qui a depuis démissionné, avait d’ailleurs considéré à titre personnel que l’Equateur pourrait protéger Assange pour lui permettre de poursuivre son travail. Le choix de l’Equateur ne doit donc rien au hasard.