Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
« Je voudrais préciser qu’auparavant cette entreprise était à nous et qu’aujourd’hui, nous nationalisons ce qui était à nous ». C’est avec ces mots, et au nom des travailleurs et du peuple bolivien, qu’Evo Morales a annoncé la nationalisation de la société TDE, qui gère 73% du transport d’électricité dans le pays. Il a ensuite ordonné l’occupation immédiate par l’armée du siège de l’entreprise, situé dans la ville de Cochabamba.
Le président bolivien a notamment accusé TDE de n’avoir investi que 61 millions d’euros au cours des seize dernières années. TDE appartenait depuis 2002 à 99,94% à la filiale internationale de la société Réseau électrique d’Espagne, elle-même détenue à 20% par l’état espagnol.
Fin 2009, le gouvernement avait pourtant assuré qu’il n’y aurait pas de nationalisation du transport d’électricité au moment même où il annonçait celle de plusieurs centrales électriques, dont une détenue en partie par le Français Suez.
Evo Morales a affirmé qu’avec la récupération de TDE, l’ensemble de la chaîne de l’électricité allait passer aux mains de l’Etat.
Depuis 2006, la Bolivie a également nationalisé dans le secteur des hydrocarbures, des télécommunications ou encore celui des mines.