Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Opposer son véto à toute amnistie sur les crimes environnementaux, c’est la promesse qu’avait faite Dilma Rousseff lors de la campagne présidentielle, il y a un an et demi.
C’est la carte de la dernière chance sur laquelle les écologistes brésiliens fondent tous leurs espoirs.
Seule la présidente peut aujourd’hui mettre son veto, et empêcher l’entrée en vigueur du nouveau code forestier. Obtenu sous la pression des puissants lobbys agricoles, le texte prévoit notamment une amnistie pour tous ceux qui ont déboisé illégalement avant 2008. Il prévoit aussi un assouplissement de la préservation de la forêt tropicale, qui pourrait conduire à une augmentation de la déforestation de près de 50% d’ici à 2020.
La présidente brésilienne prendra-t-elle le risque de se mettre à dos la moitié des députés en leur opposant son véto ? Ideli Salvati, la ministre des Relations institutionnelles reste prudente : «Ma conviction c’est, comme l’a dit la présidente à de très nombreuses reprises, que tout ce qui touche à l’amnistie n’aura pas le soutien du gouvernement.»
Un gouvernement brésilien bien embarrassé par cette polémique, alors que le pays se prépare à accueillir mi-juin, la conférence Rio + 20 des Nations unies sur le développement durable.