Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Plus de 3 500 familles ont occupé par surprise plusieurs milliers d’hectares appartenant aux grands propriétaires du Honduras. Ces invasions de terre ont commencé il y a plusieurs jours aux quatre coins du pays.
Les paysans réclament une répartition des terres nationales afin de pouvoir cultiver le maïs et les haricots noirs dont leurs familles ont besoin pour survivre. La population du Honduras est encore majoritairement rurale. 70 % des paysans sont pauvres et 40 % d’entre eux vivent au dessous du seuil de pauvreté.
L’agriculture du Honduras a été longtemps dominée par les compagnies américaines comme United Fruit. Elle reste aujourd’hui entre les mains de investisseurs et des grandes familles qui possèdent d’immenses plantations de bananes, de palme et de café et emploient à très bas prix des ouvriers agricoles. Les associations des paysans sans terre, regroupées dans Via Campesina ont annoncé l’appropriation de 12 000 hectares. Ces paysans se heurtent aux forces de l’ordre et aux armées blanches des grands propriétaires : une violence qui a déjà fait 55 morts.