Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Les sirènes des services d’urgence et les cloches des églises voisines résonnent. Comme ce 17 mars 1992 à 14h50, quand une voiture piégée a détruit l’ambassade d’Israël en Argentine. Vingt ans après, au même endroit, aujourd’hui square « ambassade d’Israël », on se souvient. Les noms des vingt-neuf victimes, de cinq nationalités, juives et non juives, s’égrènent. Après les discours des personnalités, des survivants parlent. « D’abord, je veux que la justice me dise qui sont les auteurs, clame Jorge Cohen, l’un d’eux, et ensuite qu'elle les condamne à la sentence appropriée, c’est-à-dire la prison ».
L’attentat, alors revendiqué par le Hezbollah libanais, aurait été commandité par l’Iran. Mais l’enquête n’a pu aboutir et, vingt ans après, aucun suspect n’a été inculpé.
Dans quatre mois, l’Argentine commémorera le dix-huitième anniversaire d’un autre terrible attentat, qui a détruit le siège de la principale institution juive du pays, l’Amia, et fait 85 morts. Dans ce cas, la justice estime avoir établi la responsabilité du Hezbollah et de l’Iran. Mais Téhéran a rejeté l’accusation et les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les suspects sont restés sans suite.