Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Les députés mexicains sont consternés d’apprendre qu’on les espionnait de longue date. De nombreuses anomalies ont été détectées dans les systèmes de communication des différents services de la Chambre des députés. Non seulement on écoutait leurs conversations téléphoniques mais on lisait aussi leurs courriers électroniques.
Les bureaux des groupes parlementaires de l’opposition étaient les plus écoutés comme celui de Carolina Viggiano, l’épouse d’un des dirigeants du PRI, le Parti révolutionnaire institutionnel, qui est actuellement le mieux placé pour remporter les élections présidentielles de juillet 2012.
Le standard téléphonique, plusieurs bureaux ainsi que la salle de presse et un entrepôt voisin ont été mis sous scellés, sous la surveillance du personnel de sécurité, en attente d’une inspection minutieuse.
Les deux principaux suspects sont les services secrets mexicains, qui se sont déjà faits prendre à espionner des parlementaires, et le ministère de la Sécurité publique que dirige Genaro Garcia Luna dont les Mexicains connaissent le goût pour l’espionnage.
Le gouvernement de Felipe Calderon n’a fait aucune déclaration, il conserve un hermétisme total sur cette affaire d’espionnage.