Facebook : un ami qui nous veut du bien ?

C’est devenu une habitude, à mesure que Facebook étend son empire et le rend de plus en plus performant, des voix s’élèvent pour mettre en cause le processus de « fichage » immanquablement réalisé par le réseau social. A trop vouloir donner d’informations pour illuminer son mur personnel ou ceux de ses amis, ne sommes-nous pas en train de mettre les doigts dans la prise de la guirlande égocentrique qu’est Facebook ? Au risque de nous électrocuter ?

L’étudiant autrichien pugnace, Max Schrem, s’est lancé dans une bataille juridique contre Facebook à la manière d’un combat à la David contre Goliath. Depuis quelques mois déjà, avec un site intitulé Europe vs Facebook, il met en avant ses revendications contre l’immense réseau social qu’est Facebook. Ces arguments sont entièrement basés sur les processus de confidentialité non respectés par la firme californienne.

Il s’acharne ainsi révéler la gigantesque entreprise de « flicage » que pourrait devenir, ou qu’est déjà devenue, le réseau social. Certaines dérives avaient été déjà été mises au jour cet été, notamment concernant la reconnaissance de ses photos et de celles de ces friends (voir ci contre).

Dans la vidéo ci-dessous (à voir absolument) il explique clairement son parcours judiciaire face à Facebook. Un chemin qui a pris la destination de l’Irlande, siège social international de l’entreprise, car dans ce pays, c’est bien la législation européenne qui s’applique.

Un « shadow profile » : des données stockées par recoupement sur les non-membres

Max Scherm, c’est un peu le parcours de chacun sur le réseau social. A ce bémol près (et que tout le monde pensait vrai !) que tout dépend de ce que vous donnez à l’entreprise californienne. En quelque sorte, après notre inscription, Facebook ne pouvait objectivement qu’arguer du fait que nous sommes devenus consentants. Mais la mise à jour des « shadow profiles » (une information démentie par la firme) montrent qu’il n’est plus obligatoire d’être inscrit à Facebook pour être fiché par celui-ci. Un « shadow profile », c’est la mise en avant de données stockées par recoupement sur les non-membres. Il apparaît également que l’ensemble des conversations ou photos effacées par les utilisateurs sont néanmoins conservées dans les données détenues par Facebook.

Il est loin le temps de Facemash, la première application créée par Mark Zuckerberg… Maintenant, Facebook peut s’enorgueillir de détenir des informations sur près de 800 millions de personnes dans le monde et d’être en passe de devenir la plus grosse banque de données planétaire. Max Scherm serait-il donc le seul sur la planète Facebook à être suffisamment courageux pour nous dire que non seulement Big Brother nous regarde, mais qu’il s’en met également plein les disques durs ?

 

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