En 2008, la quantité de thon de l’Atlantique commercialisée dans le monde dépassait le quota de l’ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) de 31%. En 2010, la quantité mise en vente s’élevait à 141% au dessus du quota. La pêche au thon étant sous surveillance, on ne peut pas attribuer cette différence uniquement à la pêche illégale.
« Nous avons un grand problème quant à la quantification réelle du thon qui est capturé à la senne, transféré dans des cages pour pouvoir être engraissé dans les fermes, explique Roberto Mielgo, l’auteur du rapport. Il est très difficile de pouvoir comptabiliser et le nombre et le poids du thon qui est capturé sous l’eau. Une ferme X dans un pays Y aura déclaré avoir transféré 500 tonnes et on se retrouve avec de l’ordre de 2 000 tonnes à la sortie. Bien évidemment, cet écart entre 500 et 2 000 ne peut pas être expliqué avec des taux d’engraissement qui quadrupleraient le poids du thon à la capture. Il s’agit donc bel et bien de sous déclarations à la capture, sous déclarations au transfert, mais sur déclaration aussi à la sortie ».
Le rapport de Pew International sera donc transmis à l’ICCAT pour tenter d’enrayer ce phénomène. Et il sera sûrement intéressant de comptabiliser les thons rouges vendus en 2011, alors que les 48 états membres de l'ICCAT ont fixé le quota de captures à 12 900 tonnes contre 13 500 en 2010.