A San Francisco, être nu en public pose un problème d'hygiène

Dans la cité californienne, s’est tenu, samedi 24 septembre, un « nude-in ». Les manifestants, entièrement dévêtus, sont venus montrer leur opposition à une nouvelle proposition de loi qui leur intime de se rhabiller dans certains lieux publics. Jusqu'ici, rien ne les y contraignait.

San Francisco, sur la côte ouest des Etats-Unis, est réputée pour être un bastion de l’avant-gardisme américain et du libéralisme en matière de mœurs. A San Francisco, on est majoritairement pour la légalisation du cannabis. On y mariait des couples homosexuels bien avant la décision de la Cour suprême de Californie en 2008. Et le corps peut s’afficher sans pudeur.

En effet, aucune loi n’interdit au quidam d’aller manger sa pizza, nu comme un ver. Une pratique de la nudité en toute circonstance très en vogue ces dernières années mais circonscrite, dans les faits, essentiellement au quartier gay dit du Castro.

Et c’est précisément le responsable politique de cette localité, Scott Wiener, qui s’érige aujourd’hui contre cette pratique. Il ne s’agit pas pour lui d’une questions de moeurs mais… d’hygiène : « Voudriez-vous vous asseoir sur un banc où quelqu’un vient de s’asseoir nu ? », rétorque-t-il à ceux qui lui opposent l’ouverture d’esprit dont les habitants de la ville ont l’habitude de faire preuve.

Sa proposition de loi préconise aux nudistes de déployer une serviette avant de poser leurs fesses sur le siège convoité, et les oblige à porter des vêtements dans les lieux de restauration. « Lorsque vous avez vos orifices exposés au restaurant, beaucoup de gens n’aiment pas ça », justifie Scott Wiener, se posant ainsi en défenseur des commerçants et des restaurateurs qui verraient leur clientèle agacée, voir dégoûtée par ce type de comportement.

A l’inverse, l’ancien candidat à la mairie, Georges Davis, adepte du naturisme, y voit un phénomène d’attraction touristique, participant à la vie du quartier et de la ville. Hygiène contre folklore et style de vie, la question fait débat à San Francisco, mais se poserait aussi dans plusieurs coins du pays. Il s’avère en effet que l’Etat fédéral américain ne s’est jamais emparé de cette question, et bon nombre d’Etats n’ont tout bonnement aucune législation sur le sujet.

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