La police brésilienne multiplie abus et bavures

La polémique prend de l’ampleur au Brésil. La police militaire est montrée du doigt à São Paulo. Ces six derniers mois, ses hommes se sont rendus responsables d'un mort sur cinq dans la capitale économique brésilienne. Ces chiffres, à peine publiés, viennent confirmer les accusations portées par les habitants et les associations depuis des mois à l’encontre de la police. Balles perdues, ou exécutions sommaires...les policiers de Sao Paulo multiplient les abus.

Avec notre correspondant au Brésil, François Cardona

« Cowboys », « rois de la gâchette », les accusations vont bon train dans les quartiers pauvres de São Paulo à l’encontre de la police. Depuis le début de l'année, 629 personnes sont décédées de mort violente à São Paulo. Parmi elles, en six mois seulement, 128 ont été tuées par la police, au cours d'affrontements armés. Soit une victime sur cinq. Trois fois plus qu’aux Etats-Unis par exemple.

Ces chiffres, qui viennent d’être rendus publics par le secrétariat à la Sécurité de l’État, ont provoqué une forte émotion dans la ville. Voilà des mois que la presse dénonce les violences policières, mais sans effet. La police, elle, réfute ces accusations. Et affirme que ses hommes ne font que se défendre, face à des trafiquants de drogue ou autres délinquants toujours très fortement armés. Mais seuls huit policiers sont morts dans ces affrontements ces six derniers mois.

A Rio de Janeiro, où la guerre contre le trafic de drogue dure depuis des années, le même débat a eu lieu il y quelques mois, et les autorités pour tenter d’enrayer le phénomène, ont mis en place un système de primes... octroyées au policiers les moins violents. São Paulo se retrouve désormais sur la sellette.

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