Le Salvador protège ses militaires recherchés par la justice internationale

Au Salvador, les autorités font marche arrière dans l'affaire du meurtre de sept jésuites, dont cinq Espagnols, pendant la guerre civile en 1989. La Cour suprême et le gouvernement ont refusé d'extrader vers l'Espagne les neuf militaires responsables de leur assassinat.

Avec notre correspondant à Mexico, Patice Gouy

Pour protéger les militaires, la Cour suprême joue sur les mots. Elle estime que le mandat international lancé par Interpol à la demande de l’Espagne, n’était qu’une demande de localisation et non d’arrestation. En conséquence, les officiers qui s’étaient réfugiés dans un camp militaire sont libres. Ils ne pourront être détenus par la police.

La Cour suprême a ajouté que si le gouvernement espagnol voulait les faire extrader, il devait en faire la demande par voie diplomatique. Ce jugement, que la cour considère comme définitif, absout une nouvelle fois des militaires de la dictature. Ce qui montre clairement que l’armée a encore du pouvoir et du prestige même si la population a élu un président de centre gauche.

Le Salvador vit une grande violence depuis la fin de la guerre civile il y a 17 ans. La pauvreté, le chômage ont considérablement augmenté. La transition démocratique n’a pas encore apporté les progrès espérés. Une enquête montre que 45 % des Salvadoriens qui ont voté pour le changement sont prêt à sacrifier la démocratie et à cautionner un retour des militaires si la situation l’exigeait.

Seul un des présumés coupables qui se trouvait aux Etats-Unis en résidence provisoire illégale a été arrêté dans le Massachussetts.

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