Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Il ne reste plus qu’un commerce sur 10 qui ouvre encore ses portes à Ciudad Juarez. Des dizaines de milliers ont fermé ou ont fait faillite car toutes les boutiques, tous les établissements qui ont pignon sur rue font l’objet d’un racket de la part des mafias.
Les groupes criminels sont parvenus à faire à Ciudad Juarez ce que le fisc n'a jamais réussi : ficher et imposer 90% des commerces. Leurs propriétaires doivent payer entre 200 et 800 dollars par semaine, tout comme les professions libérales, avocats, médecins, dentistes, opticiens, architectes.
Sinon c'est la mort assurée dans la journée. Il n'y a pas de délai, des escadrons de tueurs passent quelques heures plus tard exécuter les récalcitrants ou les mauvais payeurs.
Faute d’être protégé par la police, le président de la chambre du commerce de Ciudad Juarez réclament aux services des impôts la possibilité, pour les contribuables, de déduire comme frais d’exploitation les sommes payées aux différentes mafias.