Avec notre correspondant à Islamabad, Emmanuel Derville
Voilà qui ne va pas rassurer les étrangers qui travaillent au Pakistan. Samedi, peu avant l'aube, plusieurs hommes s'introduisent dans la maison de Warren Weinstein à Lahore.
Cet Américain d'une soixantaine d'années, travaille pour une société de conseil basée aux Etats-Unis. Il supervise des programmes d'aide aux entreprises pakistanaises pour les rendre plus compétitives et les aider à exporter.
Son enlèvement n'a pas encore été revendiqué. Si les ONG et les entreprises étrangères peuvent, dans l'ensemble, travailler sans danger, les kidnappings ne sont pas rares dans le pays. Les talibans pakistanais y ont recours pour obtenir des rançons et financer leurs opérations. Fin juillet, ils ont revendiqué l'enlèvement d'un couple de touristes suisses détenu depuis plus de six semaines.
L'enlèvement de Warren Weinstein intervient alors que les relations entre le Pakistan et les pays occidentaux sont plus tendues qu'avant. Depuis l'assassinat d'Oussama ben Laden par un commando américain début mai, les agences de renseignement pakistanais surveillent de près les étrangers. Et plusieurs diplomates et humanitaires en poste à Islamabad confient avoir plus de mal à obtenir un visa.