Avec notre correspondante à Santiago,Claire Martin
C’est une des plus grandes manifestations convoquées par les étudiants et les élèves du secondaire. Depuis deux mois, ils réclament une éducation gratuite, publique, de qualité. Ils ont été rejoints dans la rue par des professeurs, des parents d’élèves et de nombreux syndicats de travailleurs. Ainsi, à Santiago, on pouvait voir défiler quelques casques de travailleurs du cuivre.
L'université la plus chère du monde
L’éducation chilienne fait partie des plus privatisées au monde. L’université est la plus chère de la planète, selon l’OCDE, le cercle des pays riches. Pour pouvoir financer une éducation publique, le Mouvement pour l'éducation propose de renationaliser le cuivre, la principale richesse du pays privatisée aujourd'hui à 70%.
La manifestation s’est terminée par des heurts entre policiers et casseurs. Une voiture a été incendiée sur l’avenue principale de la capitale. Pour le ministre de l’Intérieur, les responsables du mouvement «ne sont pas capables de contrôler leurs manifestations.» Il les a appelé à se rallier aux mesures que le gouvernement a présentées il y a une semaine. Des mesures rejetées à l’unanimité par les organisateurs du mouvement.
Dans la soirée, les étudiants ont appelé la population à un concert de casseroles en signe de soutien. Un tintamarre que l’on n’entendait plus depuis la fin de la dictature il y a plus de vingt ans.