Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Neuf des vingt militaires qui ont un procès ouvert en Espagne pour l’assassinat en novembre 1989 de six jésuites, dont cinq de nationalité espagnole, se sont présentés volontairement à la Brigade spéciale de la sécurité militaire. A l’époque, les jésuites qui professaient la théologie de la libération étaient considérés par la dictature comme des opposants qu’il fallait éliminer.
Les militaires sont aujourd’hui accusés de crime de lèse-humanité, de terrorisme d’Etat et d’assassinats. Ils ont préféré se rendre lorsqu’ils ont appris qu’Interpol avait lancé contre eux un mandat d’arrêt international.
La Cour suprême de justice du Salvador s'est saisie de ce dossier difficile. Elle devra se prononcer sur l’extradition ou non des accusés en Espagne. La très influente église catholique du Salvador a déclaré qu’elle respectait la loi d’amnistie mais qu’elle voulait que la justice soit rendue. Si le gouvernement de Mauricio Funes, nouvellement élu, est plein de bonnes intentions, les associations des droits de l’homme restent très sceptiques car l’impunité prévaut encore dans le système judiciaire du Salvador.