L’affaire Tristane Banon a connu mardi 19 juillet un nouveau rebondissement aux Etats-Unis. Après les nombreuses auditions menées ces derniers jours par les enquêteurs de Paris, dont celle de la fille de Dominique Strauss-Kahn et d’Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, le dossier a franchi l’Atlantique avec la visite surprise de Me David Koubbi dans les bureaux du procureur de New York, Cyrus Vance. Ce dernier est en charge de l'enquête sur le dossier des accusations de viol pesant sur l’ex-patron du FMI.
Selon le journal Le Parisien, l’avocat français de Tristane Banon, la journaliste qui a porté plainte contre DSK pour tentative de viol en 2003 à Paris, était accompagné de Kenneth Thompson, le principal défenseur de Nafissatou Diallo qui accuse DSK de viol dans l'hôtel Sofitel. Me Koubbi est entré dans les locaux du procureur de Manhattan à 19h30 (heure de Paris), avant d'en ressortir 3 heures plus tard.
Un rapprochement des dossiers pourrait profiter à Tristane Banon
Une source proche de l’enquête indique que Me Thibault de Montbrial, mandaté par Kenneth Thompson pour enquêter sur le volet français de l'affaire, a également assisté à la rencontre. Maître de Montbrial avait déclaré le 23 juin être le « relais du cabinet Kenneth Thompson en France, notamment pour voir s'il existe d'autres victimes de Dominique Strauss-Kahn » en France.
Sur la teneur des entretiens, les avocats n’ont pas donné de détails mais leur rencontre est la première indication que des liens pourraient être tissés entre les deux affaires. Un tel rapprochement serait-il profitable aux deux plaignantes ? Les juristes s’accordent pour dire que ce n’est pas Nafissatou Diallo mais Tristane Banon qui a le plus d’intérêt à ce que les dossiers interfèrent.
Sur le volet politique de l’affaire Tristane Banon, le socialiste François Hollande, candidat à la primaire de son parti pour la présidentielle de 2012, a été entendu durant environ une heure ce mercredi 20 juillet dans l'après-midi par les policiers chargés de l’enquête. « J'en avais fait la demande, elle a été entendue », a-t-il déclaré à son arrivée. « Je suis serein et même plus que serein. Mais ce que je n'accepte pas, c'est la manipulation politique et je dirai aux enquêteurs ce que je sais. » A l'issue de son audition, le leader socialiste a dénoncé « une opération politique » contre lui.
L’ex-premier secrétaire du PS, qui avait demandé la veille à témoigner dans les plus brefs délais, fait partie des personnes qui, selon la journaliste, auraient été informées de l'agression dont elle dit avoir été victime en 2003.