L'administration Obama intervient pour suspendre l’exécution d’un condamné à mort mexicain au Texas

Le gouvernement américain est intervenu vendredi 1er juillet 2011 auprès de la Cour suprême pour que soit suspendue l'exécution au Texas d' Humberto Leal Garcia, un condamné à mort mexicain. L'Etat du Texas n'a pas respecté l'obligation consulaire dont aurait dû bénéficier l’inculpé.

Humberto Leal Garcia doit être exécuté ce 7 juillet 2011 au Texas. Ce Mexicain de 38 ans a été jugé coupable du viol et du meurtre d'une adolescente qu'il prétendait, au contraire, aider à fuir ses tortionnaires. Ce n'est cependant pas parce qu'il a toujours clamé son innocence que son cas vient d'être soulevé par le « solicitor general », le plus haut représentant du gouvernement auprès de la Cour suprême des Etats-Unis. C’est parce que les autorités texanes, en poursuivant et en condamnant Leal Garcia, ont ignoré toute possibilité d'aide consulaire pour ce ressortissant mexicain.

Épreuve de force

Le « solicitor general », en demandant la suspension de l'exécution, a notamment plaidé que le non-respect de cette obligation internationale pouvait se retourner contre les citoyens des Etats-Unis arrêtés à l'étranger. Ce n'est pas la première fois que le Texas, l'Etat qui condamne et exécute avec le plus de zèle aux Etats-Unis, met dans l'embarras le gouvernement fédéral américain. Le Mexique, constatant au début des années 2000 qu'une cinquantaine de Mexicains se trouvaient dans le couloir de la mort au Texas sans le moindre égard pour leur Etat d'origine, s'était tourné vers la Cour internationale de justice de La Haye.

Celle-ci avait donné raison au Mexique en exigeant que les condamnés soient rejugés dans les formes mais cet arrêt est resté lettre morte. Si Washington a bien signé la Convention de Vienne, qui prévoit l'aide consulaire, les Etats fédérés ne seraient pas contraints de s'y conformer. En vertu de quoi, le Texas a déjà exécuté en 2008 un Mexicain et un Hondurien, au mépris des exigences de l’instance viennoise ; malgré la désapprobation de l'ONU. Un haut commissaire des Nations unies a d'ailleurs demandé la révision du procès vendredi. 

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