Pérou : le gouvernement révoque une concession minière étrangère après de violentes émeutes

Au Pérou, le gouvernement a promulgué, samedi, un ensemble de lois suspendant l’activité minière dans la zone de Puno. C'est ce que réclamaient depuis plus d’un mois des milliers de manifestants de cette région du sud-est du pays, située à la frontière avec la Bolivie. Prises sur le tard, ces mesures n’ont cependant pas suffi à ramener le calme.

Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier

Au total, ce sont cinq lois qui ont été publiées au Journal Officiel, samedi 25 juin 2011. L’une d’entre elles suspend le projet minier que menait la compagnie canadienne Bear Creek, qui n’est autre que le projet à l’origine des grandes manifestations qui paralysent depuis plus d’un mois la région de Puno.

Les autres lois vont elles aussi dans le sens des milliers de manifestants puisqu’elles interdisent l’examen de nouvelles demandes de concessions minières pour une durée de trois ans dans la zone et décrètent que tout projet minier ne pourra être mis en marche sans avoir consulté au préalable les communautés concernées.

Après avoir longtemps fait la sourde oreille, le gouvernement a donc fini par donner gain de cause aux manifestants.

Ces mesures sont prises à la suite de la détérioration de la situation. En effet, elles interviennent au lendemain d’affrontements entre la police et d’autres protestataires de la région ayant fait 5 morts parmi les manifestants qui protestaient, eux, contre la mine informelle. A Puno, les conflits se sont ainsi multipliés et dépassé par l’ampleur de la crise, le gouvernement tente désormais de répondre aux attentes des différents manifestants mais sans grand succès.

Samedi, une extrême violence perdurait dans la région, où les forces de l’ordre semblent de moins en moins contrôler une situation très tendue.

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