Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Depuis le 17 juin, 4 000 policiers et soldats dont un contingent de parachutistes ont tenté en vain de reprendre le contrôle de l'institution pénitentiaire. Mais décidés à aller jusqu'au bout, le millier de mutins en proie à des règlements de compte entre bandes rivales, armées de fusils, de pistolets, de grenades, et de téléphones portables, continuent de tenir tête aux forces de l'ordre. « L'introduction de ces armes avec les complicités internes et toutes sortes de maffias montrent l'état de dégradation de l'institution », a déploré, Tarek El Aissami, le ministre de l'intérieur en personne.
Un épisode qui n'arrange pas les affaires du président Hugo Chavez, toujours absent du pays, en convalescence à Cuba, et de son gouvernement déjà sévèrement critiqué pour sa gestion et son manque de planification, lors des inondations de décembre dernier. Des inondations qui avaient jeté à la rue des milliers de réfugiés.
Conscientes de cette mauvaise publicité, les forces de l'ordre ont comme consigne de maintenir les familles des mutins, et les journalistes à environ un kilomètre de la prison. Plusieurs d'entre eux qui tentaient de franchir le périmètre de sécurité ont été repoussés à coups de gaz lacrymogène. Seule une équipe d'une chaîne de télévision publique a été habilitée à filmer dans la zone.
Plusieurs facteurs expliquent la tension dans cet établissement : la surpopulation mais aussi les trafics en tout genre comme l'explique Monica Fernandez, ancienne directrice de l'ONG Forum pénal vénézuélien. Mais selon elle, ce type d’armes ne peut pas appartenir aux particuliers, et elles ne peuvent pas non plus être fournies par les familles. Elle accuse les forces armées vénézuéliennes.