Officiellement les documents portent un titre plutôt sobre: Relations États-Unis-Vietnam, 1945 jusqu'à 1967. C'est le contenu qui est explosif.
Sur sept mille pages, le ministère de la Défense américain, le Pentagone, suggère, en gros, que la guerre du Vietnam est illégale, qu'elle a été lancé sur la base de fausses analyses, défendues par d'énormes mensonges et surtout qu'elle était impossible à gagner.
On comprend bien que la publication d'une partie de ces documents par le New York Times a fait, à l'époque, l'effet d'une bombe. Les États-Unis étaient encore engagés dans ce qu'ils appelaient officiellement « un conflit ». Le président Richard Nixon, voulait interdire le journal new yorkais. Il faut dire que son directeur avait hésité un bon moment avant de publier les dossiers brûlants.
A l'origine des fuites se trouvait un expert militaire, Daniel Ellsberg. Il a passé des nuits entières à copier quelque 4 000 pages classées top secret. Pour cet acte, que certains considéraient comme héroïque, Ellsberg a failli être condamné pour haute trahison. Aujourd'hui il juge la publication tardive des Pentagone Papers « absurde ».