Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
C’est la région de Bariloche, dans les Andes argentines, à cent kilomètres du volcan chilien Puyehue entré en éruption vendredi 3 juin, qui est la plus affectée. Les cendres ne cessent de tomber, formant une épaisse couche qui recouvre villes, lacs et forêts. Les communications sont coupées et il est demandé aux habitants de ne pas sortir de chez eux. Si le phénomène se poursuit, ce sera une catastrophe économique, des dizaines de milliers de touristes étant attendus pour la saison de ski qui démarre dans quinze jours avec l’hiver.
Sous l’effet des vents, le nuage volcanique s’est déplacé vers l’est, et c’est un manteau de cendres à peine moins épais qui recouvre la Patagonie jusqu'à l’Atlantique, interdisant ou limitant toute activité. Le lundi 6 juin, les cendres ont atteint le centre de l’Argentine, et ce mardi 7 juin, Buenos Aires, à 1 700 kilomètres de l’éruption. A cette distance, ce n’est plus un épais nuage comme dans le sud, mais une sorte de poussière de sable, sans danger pour la santé humaine. Mais elle peut gêner la navigation aérienne, de sorte que tous les vols ont été suspendus dans les deux aéroports de la capitale. Sur les vingt dernières années, des cendres provenant de volcans chiliens ont atteint l’Argentine une dizaine de fois, causant d’importants dommages à deux reprises, lors des éruptions de l’Hudson en 1991 et du Chaiten en 2009.