Le récit que fait le BEA des dernières minutes passées dans le cockpit lève en partie le voile sur le comportement des copilotes dans l'urgence :
A 2h10 (TU), le pilote automatique se désengage. L'avion monte jusqu'à 38 000 pieds, soit 11,5 km d'altitude, son maximum. L'alarme de décrochage s'enclenche. Puis l’avion pique brusquement du nez. S'amorce alors une chute qui va durer un peu plus de 3 minutes. « On n'a plus d'indications qui soient valables », signalent alors les pilotes. Pendant un peu moins d’une minute, les deux vitesses affichées, l’une à gauche du tableau de bord, l’autre sur l’instrument de secours sont contradictoires. L’une d’elle indique un ralentissement brutal.
Au moment du décrochage, le commandant de bord était absent du cockpit. Parti se reposer, il rejoint les deux copilotes 1'30 après le désengagement du pilotage automatique. Les moteurs, eux, ont toujours répondu aux commandes des copilotes qui ont tenté des actions simultanées. Les enregistrements s'arrêtent à 2h14'28 (TU).
Dysfonctionnement des sondes
Le BEA souligne que la composition de l'équipage était conforme aux procédures et que le repos du commandant de bord fut normal. Un des copilotes de l'A330 avait également prévenu l'équipage qu'ils entraient dans une zone de turbulences, huit minutes avant le crash.
Jusqu'ici la seule défaillance établie repose sur le dysfonctionnement des sondes qui mesurent les vitesses, à cause du givrage à haute altitude. Mais le BEA précise que cela ne suffit pas à expliquer l'accident.
De son côté, l’avionneur Airbus indique que ces révélations constituent un « pas important » saluant dans le même temps « le professionnalisme de l'équipage ». Les premières analyses seront développées dans le rapport d'étape dont la publication est prévue à la fin du mois de juillet.