Bertrand Cantat, persona non grata au Canada

La polémique a démarré au Québec au début de la semaine à propos de la prochaine venue sur scène de Bertrand Cantat, condamné en Lituanie en 2003 pour avoir battu à mort sa compagne Marie Trintignant. Le Théâtre du Nouveau Monde de Montréal qui devait accueillir le musicien annonce maintenant que ce dernier ne participera pas au chœur grec du Cycle des femmes au Canada. Déjà, en France, Bertrand Cantat a dû renoncer à se produire dans cette pièce à Avignon, après que Jean-Louis Trintignant, le père de la victime, ait exprimé son refus de participer à une manifestation «  où se produit l’homme qui a tué sa fille ».

Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas

L’ampleur de la vague de protestation contre Bertrand Cantat a complètement dépassé la directrice artistique du Théâtre du Nouveau monde à Montréal. Des abonnés ont protesté, un sponsor de cette institution culturelle s’est questionné, des groupes féministes se sont émus, tout comme une ministre conservatrice au pouvoir.

Des artistes ont aussi critiqué le choix artistique d’associer un meurtrier à un spectacle dénonçant la violence faite aux femmes, même au nom d’un pardon humaniste. L’équipe du Théâtre du Nouveau monde a donc décidé que l’ex-leader de Noir Désir ne ferait pas partie de la distribution musicale de la production présenté en mai prochain à Montréal.

Ce spectacle, conçu et imaginé par le Canado-libanais Wajdi Mouawad, doit aussi être présenté à Ottawa. Le dramaturge garde pour l’instant le silence face à cette controverse. Il doit annoncer dans une dizaine de jours si finalement il présentera bel et bien cette trilogie de Sophocle, avec ou non la musique aux accents rock de son ami Bertrand Cantat. Ce dernier n’a de toute façon pas le droit d’entrer au Canada.

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