Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
En annonçant une augmentation de 20% des salaires dans certains secteurs ainsi que diverses aides économiques à l’agriculture et au commerce, Evo Morales espère désamorcer le conflit social en cours. Plusieurs organisations sociales ainsi que l’opposition de droite appellent à la mobilisation pour réclamer l’abrogation du décret instaurant la hausse des prix du diesel et de l’essence. Des manifestations sont prévues dans tout le pays ce jeudi. Le président bolivien a tenté, une nouvelle fois, de convaincre la population qu’elle devait renoncer à profiter d’un prix à la pompe trois fois inférieur à celui des pays voisins :
« Le décret a pour but de motiver l’investissement dans le pétrole et également d’en terminer avec la corruption générée par la contrebande… La Bolivie y a perdu 150 millions de dollars cette année… Ce n’est pas possible que tant de millions de dollars s’en aillent à l’extérieur au lieu de rester ici pour améliorer les salaires et l’investissement public…Nous avons décidé avec fermeté et courage de prendre soin de l’économie nationale malgré le coût politique de cette décision…»
Un coût politique qui pourra être estimé dès ce jeudi 30 décembre puisque plusieurs syndicats et mouvements sociaux, traditionnels alliés du président Morales, ont maintenu leur appel à des manifestations dans tout le pays… Au-delà de l’augmentation du tarif des carburants, les organisations protestent contre la hausse du prix des produits alimentaires qui s’en est suivi. Une situation qui affecte principalement les couches les plus défavorisées, celles qui ont placé Evo Morales à la tête du pays…