Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Même si la victime, Henry Grover, un noir de 31 ans n’était pas un petit saint, il ne méritait pas le traitement que lui a infligé la police. Le 2 septembre 2005, il est blessé par un policier, alors qu’il vient récupérer, à bord d’un véhicule volé, des valises remplies d’articles provenant du pillage d’un grand magasin. Deux amis et un passant l’amènent à un poste de police pour y être soigné. Ils sont battus et Grover est conduit près des digues. Un policier mettra le feu à sa voiture, alors que Grover, mourant, était à l'intérieur.
Cinq policiers seront inculpés dans le meurtre. Trois viennent d’être reconnus coupables : l’un pour avoir tiré sur Grover qui n’était pas armé, un second pour avoir brûlé son corps, et le troisième pour avoir rédigé un faux procès verbal sur l’incident. Les deux autres agents ont été acquittés, ce qui a provoqué la colère de la famille. Au moins huit autres policiers doivent être jugés pour des actes de violence semblables commis pendant le cyclone Katrina.
Les trois policiers reconnus coupables risquent une peine de prison allant de la perpétuité à 30 ans. Ecoeuré par le comportement des policiers de la Nouvelle-Orléans, un bloggeur propose sur le site Slate une sentence plus expéditive : on devrait, écrit-il, les enfermer dans une voiture et y mettre le feu.