Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
La situation semble s'apaiser en Haïti mais avant la nuit, les manifestants ont tout de même renforcé leurs barricades. La circulation dans la capitale est toujours très difficile voire impossible par endroit pour les voitures. Dans la soirée les Haïtiens avaient à certains endroits affronté les forces de l'ONU mais dans l'ensemble, dans la capitale, il n'y a pas eu de scènes de violences ou d'échanges musclés avec les forces de l'ordre.
Par contre, dans les villes de province, là où la présence policière et onusienne est moins forte, la situation est un peu plus tendue. Elle l'est particulièrement dans le sud du pays où le chanteur candidat Michel Martelly est très populaire.
Ainsi, dans la ville des Cayes les violences ont fait trois morts mercredi parmi les manifestants. L'un d'entre eux a été tué lors de confrontations avec des casques bleus sénégalais. Si la nuit de mercredi à jeudi s'annonce moins violente que la précédente, dans les jours prochains il devrait encore y avoir de nouvelles manifestations d'ampleur.
Les manifestants exigent le départ du président Préval
Le candidat a été très bref dans sa déclaration publique mais son message est clair : il appelle la population à se mobiliser, pacifiquement, et à ne pas se laisser voler son vote. Toute la question est de savoir si le chanteur, très populaire, maîtrise ses partisans qui, mercredi 8 décembre, étaient descendus en nombre dans les rues de Port-au-Prince sans mot d'ordre officiel de sa part.
Avant que Michel Martelly ne communique, le président René Préval s'était exprimé sur les ondes de la radio nationale. Le chef de l'Etat avait reconnu le droit des Haïtiens à manifester mais il avait tenu à souligner que ces regroupements massifs gênaient le déploiement de l'aide médicale nécessaire aux malades du choléra. Un argument que les manifestants, qui réclament le départ du président Préval, ne veulent pas entendre.