Barack Obama mis en difficulté par son propre camp politique

Dans moins de trois semaines, le nouveau Congrès prendra ses fonctions. Un Congrès issu des élections de mi-mandat et dans lequel les républicains seront majoritaires à la Chambre des représentants. Au Sénat, les démocrates conserveront une courte majorité mais bien éloignée des 60 voix obligatoires pour approuver une nouvelle loi. Il reste donc peu de temps au président américain pour faire passer un certain nombre de textes. La tâche est d'autant plus difficile que Barack Obama doit faire face à de vives critiques au sein de son propre camp.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

L'annonce, lundi d'un compromis avec le camp républicain à propos des réductions d'impôts a mis le feu aux poudres. L'aile libérale du Parti démocrate a d'abord affiché son incompréhension puis son désaccord et, pour finir, une certaine colère. Elle reproche à Barack Obama de ne pas se battre avec assez de force contre l'opposition. Le New York Times évoquait même récemment le «syndrome de Stockholm» dont le président américain semblait souffrir.

Ce mercredi 8 décembre 2010, la Chambre des représentants a adopté le projet de loi de finances pour 2011. Mais, dans le texte, se sont glissés deux paragraphes qui interdisent à l'Etat américain d'engager des dépenses pour transférer les prisonniers de Guantanamo. Autrement dit : impossible de fermer cette prison dont Barack Obama avait pourtant promis qu'elle le serait...

Le président américain avait également assuré qu'il mettrait un terme au tabou gay au sein de l'armée américaine. Et ces derniers jours, il a dû multiplier les appels téléphoniques et les rendez-vous pour convaincre ses propres troupes de ne pas voter contre l'abrogation de la loi «Don"t Ask, Don't Tell».

Quant à ce compromis sur la fiscalité, il devra lui aussi passer devant le Congrès. Le principal conseiller économique du président a mis les élus démocrates en garde. «Sans ce compromis, a menacé Larry Summers, les Etats-Unis risquent de rechuter dans la récession».

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