Les révélations de WikiLeaks continuent, Interpol recherche Julian Assange

Le quotidien français Le Monde continue de publier les télégrammes diplomatiques américains mis en ligne par WikiLeaks. L’édition du 2 décembre 2010 parle surtout de la relation Sarkozy-Bush, puis Sarkozy-Obama. Aux Etats-Unis, le site américain de mise en ligne Amazon n'héberge plus le site WikiLeaks. Et Interpol lance un avis de recherche contre Julian Assange, le fondateur du site qui ne cesse de publier des notes secrètes.

La traque de Julian Assange a commencé. Interpol a transmis l’avis de recherche à son encontre à ses 188 pays membres. Officiellement, aucun lien avec les fuites sur WikiLeaks : c’est la Suède qui veut interroger le fondateur du site pour son implication présumée dans une affaire de viol, agression sexuelle et coercition. Mardi, Julian Assange avait saisi la Cour suprême de Suède pour contester le mandat d’arrêt. L’un de ses avocats estime que l’avis de recherche d’Interpol, inhabituel dans une affaire de viol, pourrait être lié à la réaction « belliqueuse » de Washington après la divulgation de notes diplomatiques. 

La Maison Blanche affirme que les autorités américaines n’excluent rien sur le plan judiciaire face à Julian Assange et qualifie de « ridicule » l’appel du fondateur de WikiLeaks à la démission de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Présente au sommet de l’OSCE à Astana, au Kazakhstan, la patronne de la diplomatie américaine s’est efforcée de ménager les susceptibilités des dirigeants embarrassés par les récentes révélations de WikiLeaks. La secrétaire d’Etat a rencontré la chancelière allemande Angela Merkel, le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, tous les deux épinglés dans les notes diplomatiques. Hillary Clinton a, de plus, rendu un hommage très appuyé au Premier ministre italien Silvio Berlusconi, considéré par la diplomatie américaine comme « incapable, inefficace et fêtard ».

La vision américaine de la France

Le quotidien français Le Monde continue la publication du contenu des télégrammes mis à disposition par WikiLeaks, avec un portrait du président Nicolas Sarkozy en « Ami de l’Amérique ». Il se dégage de ce portrait un attachement certain du président français aux « valeurs américaines » et de l’admiration pour le président George W. Bush. On peut voir aussi, dans le contenu de ces télégrammes, une attitude critique des Etats-Unis vis-à-vis de certaines décisions de la France, notamment le veto au Conseil de sécurité, avant l’invasion de l’Irak.

Ravi, l’ambassadeur américain à Paris évoque, avant même l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, « un double mandat, une présidence de dix ans ». Ce qui n’empêche pas les diplomates américains de noter, un peu plus tard, que « Sarkozy a très peu d’expérience en politique étrangère et parle un anglais très limité ».

Les représentants de Washington notent que Nicolas Sarkozy a « repositionné la France aux côtés des Etats-Unis, et non plus en alternative au leadership américain ». Ils se félicitent également de « la ligne dure sur l’Iran », de « l’engagement militaire croissant en Afghanistan » et de « l’intention répétée de rénover la relation de la France avec l’Otan ».

Avec l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, la relation avec le président français devient plus distante, même si Nicolas Sarkozy reste « LE partenaire des Etats-Unis en Europe ».

Par ailleurs, toujours selon le quotidien Le Monde, les diplomates américains jugent sans complaisance la situation des banlieues et des minorités en France. Dans un télégramme secret du 17 août 2005, l’ambassade note que « la France n’a pas seulement un problème d’intégration ou d’immigration ; elle doit aussi agir pour donner une place aux musulmans dans l’identité française ». Et quelque mois plus tard, le 9 novembre 2005, au plus fort des émeutes, l’ambassadeur Craig Stapleton écrit : « Le vrai problème est l’échec de la France blanche et chrétienne à considérer ses compatriotes à la peau sombre et musulmans comme des citoyens à part entière ».

Amazon n'héberge plus WikiLeaks

Dans la soirée du mercredi premier décembre 2010,  un sénateur américain indépendant, Joe Lieberman, a annoncé, par le biais d'un communiqué, que le géant de la distribution en ligne, Amazon, n'hébergeait plus WikiLeaks. Le site, qui a depuis dimanche dernier mis en ligne des milliers de notes diplomatiques américaines, était inaccessible ce mercredi dans plusieurs parties du monde.

La mesure prise par Amazon est la « bonne mesure et devrait constituer une référence pour les autres entreprises que WikiLeaks utilise pour diffuser illégalement ses informations », a déclaré l'élu du Connecticut. C'est par l'intermédiaire d'un groupe suédois, hébergeur de certains documents de WikiLeaks, qu'on a appris qu'Amazon était l'hébergeur principal du site de Julian Assange. 

 

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