Avec notre correspondant à San Juan de Nicaragua, François-Xavier Freland
Sur les bateaux qui emmènent au Nicaragua, au delta du fleuve San Juan, il est écrit, « le fleuve est notre orgueil national ». Pêche, cultures maraîchères, tourisme y sont les principales activités, sur une réserve naturelle en partie protégée.
Un fleuve de plus de 200 kilomètres, et large de 800 mètres, qui avait même fait l'objet d'un projet de canal, type Panama. C'est là, au niveau du delta qu'est né le conflit entre deux pays.
Le Costa Rica accuse le Nicaragua d'invasion militaire sur l'î le de Calero, censée lui appartenir. De l'autre côté, on assure que le bout de terre où l'armée s'est déployée se trouve côté nicaraguayen, et l'on prétend vouloir contrôler davantage l'entrée du fleuve, sujet au trafic de drogue entre Colombie et Mexique.
Pour Mauricio Herdocia président de l'Institut du centre américain d'intégration, c'est l'avancée de la mer qui a provoqué le litige entre les deux pays : « Un simple problème de disparition de certains repères topographiques et par conséquent de la visibilité de la ligne frontalière, du point de rencontre entre la ligne établie par l'institut géographique du Costa Rica et l'institut nicaraguayen des études territoriales ».
Reste que le Costa Rica, qui ne possède pas d'armée, accuse le Nicaragua qui a entreprit parallèlement des travaux de désensablement du fleuve, de vouloir relancer par la force le vieux projet de canal.