Brésil : opération militaire de grande envergure à Rio contre les narcotrafiquants

Au Brésil, des blindés sont aux portes des favelas à Rio. Appuyés par des chars d’assaut, des centaines de soldats ont investi la favela de Vila Cruzeiro pour en déloger les gangs de trafiquants de drogue. Depuis le début de la semaine, la guerre ouverte qu'elle livre contre les narcotrafiquants a fait 30 morts dont 7 le 25 novembre. A quatre ans du Mondial de football et à six ans des Jeux Olympiques à Rio, les autorités cherchent à reprendre le contrôle de plusieurs quartiers aux narcotrafiquants, en déployant des moyens sans précédent.

 

Avec notre correspondant à Rio, François Cardona

Tous les magasins et bars de la favela Vila Cruzeiro ont fermés leurs portes. Seuls de rares habitants circulent dans les rues. Christina vient d’amener son cousin à l’hôpital, il a été blessé lorsque les unités d’élite ont pris d’assaut le quartier :
« Tout le monde s’était réfugié dans ma maison, parce que les tirs ne l’atteignaient pas. C’était comme à la guerre. On entendait les balles sifler… La fenêtre était ouverte. Mon cousin est allé la fermer. Les flics ont dû penser qu’il allait jeter quelque chose dans la rue. Et ils ont tiré »

En milieu de journée, les soldats ont réussi à pénétrer dans la favela, obligeant les trafiquants à fuir le quartier qu’ils occupaient depuis plusieurs mois, rendant la vie impossible à ses habitants comme en témoigne Rosa, mère de famille :
« Après la pacification des autres favelas, les bandits sont tous venus ici. L’insécurité dans la rue a augmenté. Les gens se sont retrouvés prisonniers dans leurs maison ».

De cette journée, Rosa s’en souviendra longtemps. Mais comme de nombreux habitants de la favela, et c’est une première, elle compte maintenant sur la police pour lui permettre de vivre en paix.
« La situation a été terrible ici, ajout-t-elle. Beaucoup de tirs, des gens blessés. Et même un mort, ici, dans la rue. Mais cette opération, c’est une bonne chose. On va voir maintenant si nous, les gens du nord de Rio, nous allons enfin pouvoir respirer ».

L’armée affirme désormais avoir pris le contrôle de la favela. Mais les habitants craignent que les trafiquants ne s’avouent pas vaincus si rapidement.

 

 

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