Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Après les attentats en Afrique de l’Est, Ahmed Ghailani avait rejoint al-Qaïda, devenant l’un des gardes du corps de Ben Laden. En 2004, il était arrêté au Pakistan, détenu dans une prison secrète avant d’être envoyé en 2006 à Guantanamo.
L’an dernier, il était transféré à New York pour y être jugé par un tribunal de droit commun. L’administration Obama qui veut fermer la prison de Cuba voulait montrer qu’un terroriste pouvait être jugé sur le sol américain. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que le jury, après cinq jours de délibérations, ne retiendrait qu’un seul des 286 chefs d’accusation : celui d’avoir détruit des biens appartenant aux Etats-Unis avec l’intention de tuer des citoyens américains.
L’accusation a présenté Ahmed Ghailani comme un acteur important du complot, alors que la défense l’a décrit comme un simple figurant qui avait été « dupé » par al-Qaïda. Ghailani, qui connaitra sa sentence le 25 janvier prochain, risque tout de même entre une peine de 25 ans et la prison à vie.
Pour l’administration américaine, c’est un coup dur car si l’avocat et les organisations de droits de l’homme se félicitent du jugement, les conservateurs fulminent et réclament le retour des tribunaux militaires pour juger les terroristes.