L'assassinat du jeune Ferreyra éclabousse le pouvoir péroniste en Argentine

En Argentine, deux personnes ont été arrêtées pour leur participation supposée dans le meurtre du jeune militant de gauche Mariano Ferreyra, tué par balles lors d’une manifestation mercredi 20 octobre 2010. Les premiers résultats de l’enquête confirmeraient l’implication du syndicat péroniste des cheminots et pourraient s’avérer embarrassants pour le gouvernement de la présidente Cristina Fernández de Kirchner.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Pablo Díaz, un dirigeant du syndicat des cheminots, Union ferroviaria, est soupçonné d’avoir dirigé l’attaque contre les manifestants de gauche. Selon un témoin dont l’identité n’a pas été révélée par la juge en charge de l’enquête, il aurait personnellement donné l’ordre de tirer. Cristian Favale, le second inculpé, serait l’auteur des coups de feu mortels contre Mariano Ferreyra. Il s’agit d’un barrabrava, ces hooligans qui sèment la terreur dans les stades de foot argentins. Il n’est pas membre du syndicat mais prête main forte aux cheminots quand il faut «casser du gauchiste». Cristian Favale se déclare innocent et affirme qu’on l’accuse pour protéger des syndicalistes.

Le plus embarrassant pour le gouvernement, ce sont des photos que publie la presse où Favale apparaît avec le ministre de l’Economie Amado Boudou et celui de l’Education Alberto Sileone. Ces photos, publiées par l’inculpé dans sa page du réseau social Facebook, ont été prises lors d’une réunion de dirigeants péronistes organisée par Boudou. Même en supposant que les ministres ne le connaissaient pas personnellement, nul doute que Favale est proche de l’un des invités. L’affaire met en évidence, quoiqu’il en soit, les liens obscurs qui existent entre voyous, syndicalistes violents et dirigeants du parti péroniste au pouvoir.
 

Partager :