Alvaro Uribe sort de son silence dans l'affaire des écoutes téléphoniques illégales

En Colombie, Alvaro Uribe sort de son silence à propos d'une affaire d'écoutes téléphoniques illégales révélée en mars dernier avant l'élection présidentielle. Ces écoutes concerneraient des magistrats, des journalistes et des membres de l'opposition. Après avoir nié pendant des mois, l'ancien président s’explique. Il en prend toute la responsabilité et se dit à la disposition du Congrès et de la Cour suprême.

Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Deteuf

Qui a ordonné aux organismes de renseignements colombiens de mettre sur écoute des dizaines d’opposants présumés ? L’enquête avance et se rapproche de l’ex-président Alvaro Uribe. Lundi 4 octobre, la Procuradoria, l’organisme disciplinaire chargé de surveiller la conduite des fonctionnaires, a sanctionné Bernardo Moreno, l’ancien secrétaire privé de M. Uribe.

Bernardo Moreno a été interdit de fonction publique pendant dix-huit ans. Il s'agit d'une sanction disciplinaire très lourde, indépendante d’une éventuelle sanction pénale. Bernardo Moreno est accusé d’avoir personnellement demandé et reçu des renseignements concernant les juges de la Cour Suprême.

« J’assume toute la responsabilité juridique et politique de la conduite de Monsieur Moreno », déclare Alvaro Uribe dans un communiqué. Mais il précise : « si et seulement si Monsieur Moreno n’a rien fait d’illégal ». C’est donc un soutien très mesuré qu’Uribe apporte à son ex-collaborateur.

L’ancien président va-t-il se retrouver à son tour sur la sellette ? La question est posée. Jusqu’à présent aucun des proches collaborateurs de d'Alvaro Uribe impliqués dans le scandale des écoutes téléphoniques ne l’a personnellement accusé, mais l’enquête avance.  

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