Equateur: policiers et militaires en grève, Correa dénonce une «tentative de coup d'Etat»

Le bras de fer entre le président, Rafael Correa, et militaires prend une tournure de plus en plus dure. Les policiers et les militaires protestent contre une loi qui concerne leur prime d’ancienneté. Certains d’entre eux, quelque 150 militaires, ont pris l’aéroport de Quito et le bâtiment du Congrès équatorien a été occupé par des policiers. Le président Correa a dénoncé une « tentative de coup d’Etat ».

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

Quito, c’est le monde à l’envers. Les policiers ont occupé leur caserne ce jeudi matin 30 septembre. Ils se sont déclarés en grève. Ils ont bloqué plusieurs accès à la capitale. Des militaires ont occupé l’aéroport de Quito. Dans les rues, il n’y a plus aucune sécurité, les policiers motorisés ont rejoint le mouvement de grève.

On signale déjà une recrudescence des attaques de banque et de stations-service, au moins deux dans la ville de Portoviejo et ainsi qu’à Durán sur la côte. Le collège français, la Condamine, a demandé aux parents de venir chercher leurs enfants. L’ambassade de France recommande de rester chez soi. Les banques, les centres commerciaux, les commerces, sont tous en train de fermer les portes. Toutes les classes viennent d’être annulées. C’est un peu Quito, ville morte.

L’origine de la colère des militaires

Les policiers et militaires exigent que soit dérogée une loi votée mercredi soir à l’Assemblée nationale. Ce texte, d’après eux, réduit leurs revenus en interdisant le paiement de bonifications.

Le gouvernement de son côté indique que c’est faux et que jamais le salaire des policiers n’a autant augmenté que depuis le début de ce régime. Le président de la République s’est rendu ce jeudi matin à la caserne d’un régiment de la police à Quito. Il voulait essayer de calmer les choses, mais son intervention les a plutôt empirées.

Rafael Correa a refusé de revenir sur le texte de loi. Il les a mis au défi de le tuer. Il sous-entend que cette grève pourrait avoir des motifs politiques et parle de l’ex-président, Lucio Gutierrez, comme d’un possible responsable.

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