Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Après une première journée de débats, de nombreuses questions demeurent, d'abord sur la réalité de ce qui s'est passé, ou non, lors du déploiement de la 5e brigade Stryker dans la région de Kandahar au début de l'année.
Hier lundi, les officiers chargés de l'enquête ont témoigné. Et leurs déclarations sont terrifiantes. Ils évoquent des civils tués « pour s'amuser ». Des corps démembrés, un sergent qui menace ses jeunes recrues en leur montrant des doigts humains.
Un nouvel Abou Ghraïb ?
L'avocat du premier soldat à comparaître minimise les déclarations de son client. Les corps n'ont jamais été retrouvés, souligne Michael Waddington, qui précise que Jeremy Morlock, blessé deux fois par des bombes artisanales, suivait un traitement médical très puissant.
Le jeune homme et ses camarades de brigade fumaient par ailleurs d'importantes quantités de hashish, affirme l'avocat. On n'en saura pas vraiment plus. Les 10 témoins de l'accusation (parmi lesquels trois accusés) ont fait valoir leur droit au silence.
Des questions et des inquiétudes : les débats de ce lundi ont confirmé l'existence de photos de soldats américains aux côtés de cadavres. De quoi faire trembler le Pentagone qui craint de devoir faire face à un nouvel Abou Ghraïb. Avant de décider ou non de saisir la cour martiale, le colonel chargé de l'enquête a demandé à voir ces photographies.