Etats-Unis : un soldat devant la justice, accusé du meurtre de civils afghans

Les autorités militaires américaines ont ouvert hier lundi 27 septembre 2010, dans l'Etat de Washington, l'audience préliminaire d'un jeune soldat américain accusé du meurtre de trois civils afghans dans la province de Kandahar. Les débats ont été ouverts par le colonel Thomas Molloy, l'officier chargé de l'enquête. Jeremy Morlock, 22 ans, est le premier d'un groupe de cinq soldats à comparaître devant la justice, accusé comme ses compagnons d'armes d'avoir organisé pour s'amuser le meurtre de trois civils afghans entre janvier et mai 2010.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Après une première journée de débats, de nombreuses questions demeurent, d'abord sur la réalité de ce qui s'est passé, ou non, lors du déploiement de la 5e brigade Stryker dans la région de Kandahar au début de l'année.

Hier lundi, les officiers chargés de l'enquête ont témoigné. Et leurs déclarations sont terrifiantes. Ils évoquent des civils tués « pour s'amuser ». Des corps démembrés, un sergent qui menace ses jeunes recrues en leur montrant des doigts humains.

Un nouvel Abou Ghraïb ?

L'avocat du premier soldat à comparaître minimise les déclarations de son client. Les corps n'ont jamais été retrouvés, souligne Michael Waddington, qui précise que Jeremy Morlock, blessé deux fois par des bombes artisanales, suivait un traitement médical très puissant.

Le jeune homme et ses camarades de brigade fumaient par ailleurs d'importantes quantités de hashish, affirme l'avocat. On n'en saura pas vraiment plus. Les 10 témoins de l'accusation (parmi lesquels trois accusés) ont fait valoir leur droit au silence.

Des questions et des inquiétudes : les débats de ce lundi ont confirmé l'existence de photos de soldats américains aux côtés de cadavres. De quoi faire trembler le Pentagone qui craint de devoir faire face à un nouvel Abou Ghraïb. Avant de décider ou non de saisir la cour martiale, le colonel chargé de l'enquête a demandé à voir ces photographies.

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