Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le père de l’imam Anouar al-Aoulaki accuse le gouvernement d’avoir placé son fils sur la liste des personnes à éliminer par des tirs de drones. Le religieux, qui se serait réfugié au Yémen, est soupçonné de soutenir le terrorisme et d’avoir été derrière la fusillade intervenue l’an dernier dans une base américaine au Texas, faisant treize morts, et aussi derrière l’attentat raté de Noël dans un avion américain reliant Amsterdam à Détroit.
Anouar al-Aoulaki, un citoyen américain
En avril, l’administration Obama a donc approuvé son élimination. Mais à l’inverse d’autres leaders islamistes, Anouar al-Aoulaki est américain, étant né au Nouveau-Mexique. Diverses organisations de défense des libertés ont donc intenté un procès au gouvernement pour le forcer à révéler quels critères il utilisait pour placer un citoyen américain sur une liste d’assassinats ciblés. Réponse de l’administration : le procès ne peut avoir lieu. Il risque de rendre public des renseignements classés secrets.
L’idée que l’exécutif puisse tuer ses propres citoyens, sans avoir à expliquer ses raisons, est inacceptable dans une démocratie, s’indignent les plaignants. Ce à quoi le ministère de la Justice réplique : si Anouar al-Aoulaki veut échapper aux drones, il n’a qu’à se présenter à la justice américaine et aura droit à un procès en bonne et due forme.