Bolivie : fin du blocus de la ville minière de Potosi

La grève générale qui paralysait depuis dix-neuf jours la ville bolivienne de Potosi et bloquait encore plusieurs touristes étrangers dont onze Français a été levée dans la soirée du 16 août. Ce conflit social est le plus long qu’ait connu Evo Morales depuis son arrivée au pouvoir en 2005. Les grévistes, rassemblant syndicats, secteur privé mais aussi élus, réclamaient davantage d'investissements de l'Etat dans la province sous-développée du sud du pays.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Sur les routes à la sortie de Potosi, la nouvelle a été accueillie avec des cris de joie par les chauffeurs des quelque 700 véhicules bloqués depuis près de trois semaines. La levée du blocus s’est déroulée dans le calme, et sans incident après les affrontements de la veille entre chauffeurs et mineurs grévistes qui avaient fait une dizaine de blessés.

A l’intérieur de l’ancienne cité impériale, la grève générale a été suspendue, mais il faudra sûrement plusieurs jours pour que tout redevienne normal. C’est aussi la fin du calvaire pour les derniers touristes pris au piège dans la ville minière.

Au-delà des mauvaises retombées pour le tourisme dans le pays andin, ce long conflit pourrait également entraîner des conséquences politiques fâcheuses pour le gouvernement socialiste. Le comité civique de Potosi a d’ores et déjà déclaré le président Evo Morales persona non grata pour les célébrations de l’anniversaire de la ville prévu le 10 novembre prochain

« A Potosi, plus personne ne veut entendre parler du MAS », le parti présidentiel, a notamment lancé l’un des leaders du mouvement de grève. La région de Potosi, la plus pauvre du pays, est l’un des bastions politiques du président Morales qui va devoir faire oublier ce bras de fer de 19 jours.
 

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