Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas.
Une femme un bébé dans les bras emprunte la passerelle du Sun Sea après trois mois de voyage. Des policiers canadiens tendent au dessus d’elle des parapluies noirs. Il ne s’agit pas d’une délicate attention pour la protéger du soleil. Cette mesure fait plutôt partie des moyens de sécurité exceptionnels mis en place par les autorités canadiennes pour empêcher le public d’identifier les réfugiés tamouls qui débarquent.
Avant même de débarquer sur la terre ferme, le ministre de la Sécurité publique a lancé un avertissement. Pas question que des terroristes tamouls ou des passeurs profitent de la générosité des lois canadiennes concernant l’immigration. Les autorités soupçonnent en effet plusieurs des voyageurs d’appartenir à l’organisation des Tigres tamouls.
Les passagers en bonne santé ont donc pris la direction de centres de détention afin d’y être formellement identifiés avec photos et prises d’empreintes digitales. Plusieurs autres, dont un bébé de six mois et au moins deux femmes enceintes ont été emmenés à l’hôpital.
L’opposition, de son côté, réclame du gouvernement qu’il fasse preuve de discernement en examinant les demandes d’asile au cas par cas.
Le HCR, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés se dit satisfait des efforts déployés par le Canada pour accueillir les 490 migrants tamouls.