Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a expliqué qu’en demandant à l’ambassadeur des Etats-Unis au Japon, John Roos, d’assister aux cérémonies à Hiroshima, le président Obama a estimé qu’il était approprié de reconnaître l’anniversaire alors qu’il mène une campagne contre la prolifération nucléaire.
Le département d’Etat a déclaré que l’ambassadeur déposerait une gerbe pour honorer la mémoire de toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale, mais qu’il ne présenterait pas d’excuses au Japon qui est devenu un ami et un allié. Certains survivants toutefois voudraient voir les Américains s’excuser, ou pour le moins que le président Obama visite la ville martyr, ce qu’il pourrait faire lors de sa tournée en Asie en novembre.
Barack Obama est critiqué par les pacifistes américains pour d’un côté, prôner le désarmement, et de l’autre réclamer 180 milliards de dollars afin de moderniser l’arsenal nucléaire américain. C’est une des conditions posées par les républicains pour signer l’accord START.
Parmi ceux qui s’opposent à ce que les Etats-Unis adressent des excuses au Japon, Gene Tibbets, le fils du pilote de l’Enola Gay qui a lâché la bombe au-dessus d’Hiroshima le 6 août 1945. Pour lui, la présence d’un diplomate américain à la commémoration est une forme d’excuse silencieuse, comme si l’Amérique voulait récrire l’histoire: « Ce sont les Japonais dit-il, qui ont attaqué Pearl Harbor. Nous, nous avons mis fin à la guerre ».
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