Le président colombien Alvaro Uribe veut mettre les militaires à l'abri des juges

Le président colombien veut mettre les militaires à l'abri des juges civils. La proposition d'Alvaro Uribe, fait suite à la condamnation par un tribunal de première instance du colonel Alphonso Plavas, jugé coupable de la disparition de onze personnes.

La tragédie du palais de justice continue de hanter la Colombie, ses militaires, et ses juges. C’était le 6 novembre 1985, un commando du M19, une petite guérilla disparue depuis, prend le contrôle du haut tribunal de Bogota, l’armée envoie les tanks. L’opération fait plus d’une centaine de victimes. Les onze magistrats de la Cour suprême sont tués, des civils sortis vivant du palais ne seront jamais retrouvés.

Le colonel Alphonso Plavas qui dirigeait ces opérations militaires a été condamné mercredi 9 juin 2010, à 30 ans de réclusion pour séquestration et disparition forfait. Les familles des disparus et les défenseurs des droits de l’homme applaudissent cette décision qualifiée d’historique. Pas les généraux colombiens qui sont d’autant plus furieux que les dirigeants du M19 ont été amnistiés depuis longtemps.

C’est donc entouré de son état-major que le président colombien Alvaro Uribe est apparu jeudi 10 juin à la télévision pour protester contre une condamnation qui « décourage l’armée ». Le président veut rétablir la justice pénale militaire. La Cour suprême colombienne demande, elle, à Alvaro Uribe de respecter la liberté de la justice civile.

La Colombie où Juan-Manuel Santos est désormais le grand favori pour le second tour de la présidentielle. Le protégé d'Alvaro Uribe a encore creusé l'écart le séparant de son rival Antanas Mockus. A moins de dix jours du scrutin, une enquête d'opinion donne l'ex-ministre de la Défense vainqueur avec 66,5% des voix contre 27,4% pour son rival.

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