Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
En début d’après-midi, le président du Sénat a signalé lundi 7 février au Premier ministre qu’à compter de ce mardi 8 mars, il ne devrait plus s’occuper que des affaires courantes. Joseph Lambert l’a invité, ainsi que toute classe politique, à une réunion en fin de semaine afin de trouver une issue à la crise.
Mais quelques heures plus tard, Ariel Henry a démontré qu’il n’entendait pas stopper son projet d’organisation d’élections et de changement de la constitution. Un processus, il l’a reconnu, qui nécessite au préalable une lutte contre les gangs.
Le Premier ministre a une nouvelle fois appelé ses opposants au dialogue, mais cette main tendue fait l’effet d’une gifle car Ariel Henry a déclaré que « personne n’a l’autorité ni le droit de se réunir dans un hôtel ou à l’étranger pour décider en petit comité de qui sera président ou premier ministre ».
Un coup direct porté aux signataires des accords « du Montana » et « de Louisiane », qui ont nommé des dirigeants pour d’éventuels régimes de transition. Un pouvoir intérimaire auquel Ariel Henry pose une fin de non-recevoir, répétant que c’est à tous les citoyens haïtiens de se choisir leurs futurs représentants.
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